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Derrière les rideaux, la scène (ou l'écran)
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23 avril 2006

Mathilde...

Non, non, rien à voir avec celle "de Belgique"... Ni avec celle qui est revenue dans la chanson du grand Jacques... Encore que, celle de la pièce dont je veux vous parler, est également revenue...

Bref, théâtre donc, ça faisait un petit temps (d'ailleurs j'en ai 'loupé' une, je ne vous ai pas encore parlé du "Cid All' improviso", mais ce sera pour bientôt, enfin j'espère...) là je vais vous parler ... non pas du dernier spectacle que j'ai vu (là c'est cfr mon autre blog, parce que... ce n'est pas une vraie 'critique' ;-) ), mais de la pièce que j'ai vue mardi passé à Nivelles (mais une pièce du théâtre "Le Public" de Bruxelles", reprise cette année et aussi en tournée): "Mathilde". Une pièce de Véronique Olmi. Avec deux magnifiques comédiens : Rosalia Cuevas et Patrick Descamps. Dans une mise en scène du non moins talentueux Michel Kacenelenbogen.

L'histoire, en quelques mots: Mathilde, auteur de romans, la quarantaine, vient de purger 3 mois de prison, pour détournement de mineur. Une aventure passionnelle avec un jeune homme de 16 ans, sans l'excuse de l'amour et des sentiments, seulement justifiée par le désir, pleinement assumé, et l'envie de vivre à fond. A sa sortie de prison, sans trop savoir pourquoi, elle revient chez elle, chez son mari, qui n'est pas venu la voir durant sa détention... Elle le surprend parmi les cartons, car il a emballé ses affaires à elle, pour s'occuper... Pourtant il veut qu'elle reste, car au fond il l'aime encore... Pourront-ils se retrouver?

Une réflexion sur le désir, et finalement, l'amour et vie, les aspirations différentes de chacun, entre aventure et vie bien rangée, entre sécurité et vertiges, liberté et censure 'sociale'... C'est quoi l'amour?
Réflexion intéressante, même si je l'avoue je n'ai pas été complètement embarquée par le thème de la pièce, dont je trouve qu'elle a tendance à se répéter un peu... Entre le début et la fin de la pièce, Mathilde ne change pas vraiment d'avis, et surtout, oppose toujours les mêmes arguments à ce mari qui n'arrive pas à comprendre et hésite entre l'envie de savoir et l'envie d'oublier, de faire comme si rien ne s'était passé... Leurs joûtes verbales sont intéressantes et bien rythmées, mais un peu répétitives par moment, ils tournent et retournent leur vie, leurs sentiments, leurs rêves du passé, les bons moments... c'est crédible mais ça tourne un peu en rond par moments.

Malgré cela, cette pièce est un grand moment de théâtre. Grâce aux deux acteurs exceptionnels qui interprètent ce couple à la dérive dans un tourbillon. Rosalia Cuevas joue avec sobriété et nuances cette femme fragile, meurtrie par les mois de détention, perdue dans son retour au monde, et pourtant si sûre d'elle, revendiquant sa liberté de s'être enfin sentie vraiment vivante, prête à recommencer. brave et fière! Quant à Patrick Descamps... ah là là, mais quelle présence il a! Il interprète avec justesse cet homme paumé et intransigeant, qui ne peut pas admettre ce que sa femme a fait, mais qui ne peut vivre sans elle... Passant de la tendresse à l'explosion de rage, de l'envie de simplifier l'avenir, l'organiser à sa façon, à la 'désorientation' (je sais pas si ça se dit mais tant pis) la plus complète, il est à la fois attendrissant et pathétique... (enfin vous avez compris, Patrick Descamps est aussi un acteur que j'adore, avec une voix, un physique qui en impose, une présence, un talent... j'étais bien contente de le revoir dans cette pièce... )

mathilde
(photo du site http://www.theatrelepublic.be)

Le décor est essentiellement constitué de caisses en carton, avec quelques meubles, ce qui donne une impression de lieu de transit, impression accentuée par le fait que les acteurs sont très souvent debout, comme en partance... Rien de chaleureux dans ce lieu, rien de familier, on est loin du nid douillet... tout cela souligne encore la tension latente entre les protagonistes qui ont pourtant été proches dans ce lieu... La mise en scène est discrète et soutient très bien le texte, laissant toute la place au jeu des acteurs et à toute la gamme des émotions qui passent...

Une pièce forte donc, surtout pour les acteurs, dont les visages restent éprouvés lorsqu'ils viennent saluer... Encore dans la douleur des personnages... Au bout de quelques rappels, Rosalia Cuevas sourit, Patrick Descamps semble encore marqué par son rôle.

Je ne suis pas sûre que cette pièce se joue encore, mais si c'est la cas, elle vaut la peine d'être vue!

A bientôt pour vous parler du 'Cid All' Improviso' donc, parce qu'il faudra vraiment qu'on m'explique le lien entre Corneille (celui du Cid, donc, pas celui qui 'vient de loin') et Claude François... Enfin je vous en reparlerai bientôt!

Mary

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  • Vision subjective mais passionnée de ce qui se joue dans le plat pays qui est le nôtre. Critiques, coups de coeur (souvent) et de gueule (rarement) de Mary (grande "hanteuse" de salles de théâtre) et Peter (assidu des salles obscures) Commentaires welcom
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