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Derrière les rideaux, la scène (ou l'écran)
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12 mars 2006

Les confessions...

Non, non, je ne vais pas vous parler de Jean-Jacques Rousseau (le philosophe hein... non parce que ma maman elle connait un monsieur qui s'appelle vraiment Jean-Jacques Rousseau et qui est prof de cuisine...), ce n'est donc pas de ces confessions-là que je veux vous parler, mais d'une pièce que j'ai vue jeudi dernier à La Louvière: "Les confessions d'un musulman de mauvaise foi".

Ce spectacle se jouera notamment à Charleroi au PBA le 20 avril, et probablement en tournée à d'autres endroits hors de Belgique puisqu'il s'agit d'un spectacle d'une compagnie française, la compagnie L'Eté. Les confessions d'un musulman de mauvaise foi a été écrit par Slimanne Benaïssa, qui signe aussi la mise en scène et joue avec d'autres acteurs : Damien Bernard, Erwan Dujardin, Hala Ghosn et Carole Leblanc.

L'histoire se situe dans l'Algérie d'avant la guerre d'indépendance. Une famille algérienne qui vit en bons termes avec les Français. Le père, la mère, deux enfants, faux jumeaux, Karim et Karima. On suit Karim dans son adolescence, qui grandit, découvre l'amour, la religion, la prière, la foi musulmane, la difficulté à concilier traditions et modernité, les questions qui se posent, tandis qu'à la maison, Karima découvre le sort des femmes... sa mère qui se bat pour la laisser aller au collège... Deuxième phase : Karim est au collège, face à d'autres étudiants, des profs laïcs, l'Algérie en pleine guerre d'indépendance... Troisième phase: L'Algérie est indépendante, les colons français sont partis, des coopérants français enseignent dans les écoles, Karim est amoureux...

Personnellement, j'ai vraiment beaucoup apprécié ce spectacle. Le texte est très bien écrit, à la fois plein de poésie, d'images, ... et surtout, de finesse et d'intelligence. La réflexion en filigrane du texte est intéressante et passe bien grâce à une bonne dose d'humour, on rit beaucoup dans ce spectacle et pourtant on se pose des questions aussi, on est touché par les personnages qui se débattent face aux difficultés de la vie et de la religion.

Bref, même si la comparaison peut sembler étranger, c'est un peu comme du bon Michel Boujenah, c'est à dire celui qui est à la fois tendre, drôle, un brin caustique, qui pose des questions sans être moralisateur... Ici, on retrouve cette manière de traiter des sujets sérieux, difficiles, qui forcément peuvent prêter à polémique, sur un ton assez léger. Et surtout en s'ancrant dans le quotidien, la vie d'une famille qui cherche, qui n'a pas toutes les réponses, qui espère prendre les bonnes décisions... loin des grands discours, des grandes théories (oui ça vous rappelle du Goldman). Il ne s'agit pas de faire le tour de tous les concepts de l'Islam, ce n'est pas un cours théorique sur une religion... et pourtant d'une certaine manière cela éclaire sur différents aspects de cette religion... et les questions que les musulmans se posent face à l'intégrisme, au fanatisme, au terrorisme. La fin est particulièrement émouvante et forte, Karim interroge et scande des "réponds, Dieu", et tous se demandent, sous les explosions, pourquoi des croyants tuent d'autres croyants sous prétexte qu'ils sont moins croyants qu'eux...

Bref, un spectacle ouvert, respectueux, drôle, intelligent... une jolie mise en scène, de la musique, des lumières chaudes et ensoleillées pour les "extérieurs" algériens, des décors simples mais parfaitement adaptés, des acteurs à la hauteur (même si les filles ont un peu tendance à trop réciter les passages plus poétiques...)...

A voir si vous en avez l'occasion, n'hésitez pas!

Mary

PS (mince à faire des jeux de mots douteux par mail maintenant chaque fois que je veux mettre un post scriptum quelque part je pense au PS... ): Comme les choses ne s'arrangent jamais comme on veut, finalement ce sera le 18 à Uccle pour "La valse du hasard"... Je suis toujours très curieuse... je vous tiens au courant!

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  • Vision subjective mais passionnée de ce qui se joue dans le plat pays qui est le nôtre. Critiques, coups de coeur (souvent) et de gueule (rarement) de Mary (grande "hanteuse" de salles de théâtre) et Peter (assidu des salles obscures) Commentaires welcom
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