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Derrière les rideaux, la scène (ou l'écran)
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30 novembre 2008

Au programme - novembre 2008

Coucou tout le monde!

Héhé, j'ai l'impression qu'avec des critiques plus brèves et regroupées, j'arrive à tenir mieux le rythme!
Et à écrire un petit mot sur les pièces que je vais voir.
Bon ok c'est moins complet qu'avant et ça manque d'images, mais bon...

Alors, on continue comme ça pour novembre! (ben ouais parce qu'en décembre mon petit doigt me dit qu'en plus d'une version brève pour les autres pièces, il y aura forcément un spectacle auquel je consacrerai un billet complet! :-) Hihi, on s'demande lequel, hein? )

* L'assassin habite au 21 - Théâtre des Galeries, Bruxelles

Un classique de la littérature policière, une adaptation du roman de Stanislas-André Steeman, une mise en scène de Claude Enuset..
Et une impression... mitigée. Je n'ai pas détesté, mais je n'ai pas adoré non plus.

Ca tient probablement pas mal à l'histoire... Moi qui suis une disciple de la grande Agatha :-), je trouve l'intrigue de "L'assassin habite au 21" un peu... creuse.
Si vous ne connaissez pas, je vous résume en quelques mots: des crimes en série dans le brouillard de Londres. Les victimes sont assommées à mort avec un sac rempli de sable, et dépouillées de leurs biens (argent, bijoux). Sur le cadavre, une signature, une carte de visite au nom de 'Mr Smith'.
Scotland Yard patauge, jusqu'à ce qu'un indic leur fournisse une information de premier choix: Mr Smith, l'assassin, habite au 21, Russell Square. Dans une pension de famille...

Donc, dans cette pension de famille, se cache un assassin... Mais... certes, l'intrigue est menée avec une certaine précision, et la fin est assez surprenante, mais ça manque de logique et de psychologie à mon goût. Pas vraiment d'indices à recouper, pas de personnalités des suspects à analyser... Une argumentation "un peu" légère pour justifier la découverte de la vérité par celui qui la comprend... Sans compter cette idée que je trouve légèrement machiste de ne même pas considérer les femmes comme suspectes... Non mais! C'est quoi ça, pas cap' de commettre des meurtres, le "sexe faible"?

Concernant la pièce elle-même... La mise en scène est précise, même si relativement classique (on est aux
Galeries, faut pas s'attendre non plus à du très contemporain ;-) ). Le décor est ingénieux, car séparé en 2 parties non égales, mais délimitées uniquement par l'éclairage: d'un côté, le bureau de l'inspecteur de Scotland Yard, de l'autre, la pension de famille (avec escaliers et étage pour jouer sur 2 niveaux). Et selon l'endroit où l'action se joue, l'un ou l'autre décor sort de l'ombre (ce qui n'empêche pas les comédiens de se déplacer dans l'autre décor). Une belle trouvaille et un effet réussi!

Mais... la pièce est un peu longue, un bon 2h, et parfois, je me suis ennuyée. Certains passages auraient gagné en concision, ou alors, il manquait un petit quelque chose pour faire prendre la sauce. La bande son (créée pour le spectacle par Laurent Beumier) est excellente et soutient plutôt bien la tension, mais par moment, je trouve que ça retombe. Ca manque un peu de rythme, de cohérence...
Et du côté des comédiens, c'est un peu pareil. Certains sont irréprochables, et réalisent une belle performance (je citerai en particulier Patrick Brüll, le commissaire de Scotland Yard, et Jean-Marc Delhausse, Mr Andreyew, l'un des habitants de la pension, sans oublier Alexandre Von Sivers en major retraité des Indes et Toni d'Antonio en prestidigitateur), d'autres sont en dessous (en tout cas quand j'ai vu la pièce, j'ai pas été convaincue par Fabrizio Rongione, qui joue le journaliste Ginger Lawson, je crois qu'il s'est un peu empatouillé dans son texte à la fin, j'ai pas tout compris...)
Puis, y'a quand même un truc qui m'agace aux Galeries, quand je lis dans le programme (interview du metteur en scène) : "pour que ces personnages gardent leur mystère et leur part d'inconnu, d'invisible, j'ai souhaité que le spectateur des Galeries soit surpris par de nouvelles têtes"... Dites, faut pas croire que les gens qui vont aux Galeries ne vont que là, quand même! D'accord, dans la distribution, y'a des comédiens que j'avais encore jamais vu, mais quand même...

Bref, vous l'avez compris, c'est une Mary mitigée qui est sortie des Galeries. Du bon, du moins bon...
Au final, dans le genre polar, je crois que j'avais préféré le "Garde à vue" du Public...
Mais si vous avez aimé le roman de S-A Steeman, je pense que vous aimerez la pièce des Galeries.

Pour plus d'infos : c'est ici!

* Où sont les hommes? - Théâtre de la Toison d'Or, Bruxelles

Ah là là... Quel dommage que j'ai vu l'avant-dernière représentation... Je ne peux que vous recommander... de croiser les doigts pour qu'il y ait à nouveau une reprise de ce spectacle, et d'y foncer!
C'est vraiment un très très chouette spectacle, plein d'humour, de vérités et de clichés, de clins d'oeil, d'auto-dérision et de dérision, d'énergie, de peps, de fous rire, de tendresse...

Si vous n'en avez pas entendu parler... ce spectacle, c'est un "examen entomologique de l'homme du 21ème siècle". En une série de saynètes et de sketches, avec comme fil conducteur, deux vieux amis qui se soulagent dans des urinoirs en replongeant dans leurs souvenirs, ce spectacle dresse un portrait-kaléidoscope de l'homme moderne. Et franchement, ben au fond, malgré tous ses défauts, on se dit qu'on l'aime quand même bien, cet homme moderne! :-)

Un spectacle pour tout le monde, donc, les femmes et les hommes. Ecrit avec finesse et intelligence, et également brillamment interprété par Nicolas Dubois et Patrice Mincke (qui est d'ailleurs plutôt très mignon, ce qui ne gâche rien!). Dans une mise en scène très dynamique et imaginative de Vincent Raoult.

De grands moments, des morceaux de bravoure, des scènes incroyables... en vrac, il y a cette scène du bar, avec retour en arrière puis traduction simultanée ("j'insiste!"), ce poème aux mimes très... euh... enfin moins romantiques que le texte, cette parodie extraordinaire des "hommes viennent de Mars et les femmes, de Venus", ces ouvriers de chantier à l'accent plus vrai que nature, ses étudiants en pleine guindaille.. ou cette scène plus émouvante où l'un des hommes règle ses comptes avec son père, mort...

Bref, un cocktail idéal pour s'amuser, avec en plus, du fond et de la forme!
Vraiment, vivement une nouvelle reprise!

* Un Faust - Théâtre Jean Vilar, LLN

Voilà une pièce que j'étais curieuse de voir... Sur papier ça s'annonçait bien, de bons acteurs, un thème complexe...
Pourtant... au final, je l'avoue, cette pièce m'est plutôt passée au-dessus...

C'est vrai que la mise en scène de Lorent Wanson est originale, avec sa distanciation, les coulisses sur scène (enfin des tringles de vêtements en fond), les comédiens qui se baladent déjà sur scène pendant que les spectateurs s'installent, le piano, les passages avec micro, la scénographie et le décor de câbles, morceaux de bois, draps, qui bougent et se déplacent, formant différents espaces scéniques... ou encore, le passage où Marguerite charme Faust et où la comédienne est filmée et son image, projetée en grand sur le drap-décor...
Encore plus original, il y a même un chien parmi les comédiens, eh oui, qui joue dans le début de la pièce!

Mais... au milieu de tous ces fils, moi, je me suis perdue. Au milieu des méandres d'une histoire et des réflexions, je n'ai plus rien compris. Au milieu des flous, des ellipses et des digressions, j'ai perdu le message.
Ce Faust moderne (Christian Crahay), un Faust parmi d'autres, qu'un Méphisto (Jean-Marie Pétiniot) va tenter de corrompre, en envoyant la jeune Marguerite (Edwige Baily) le séduire et le perdre. Ce Faust va succomber, préférant l'amour à la lutte des classes, préférant le plaisir charnel avec cette jeune femme à sa vie de combat et d'engagements, malgré les tentatives de ses 'parents' (à tout le moins adoptifs si j'ai compris), Baucis (Anne-Marie Loop) et Philémon (Guy Pion). Mais jusqu'où ira-t-il, jusqu'où sont-ils prêts à aller, l'un et l'autre...?

Le texte de Jean Louvet, parfois drôle, parfois cru, souvent flou, parle notamment du choix, et de ce qu'on ressent quand, ayant dépassé la moitié de sa vie, on constate qu'on s'est donné pour des causes, qu'on s'est battu pour ce qu'on croyait juste, et qu'on s'est oublié, qu'on a laissé passer l'amour...
C'est un thème, sans doute pas le seul, mais au moins un que j'ai saisi...
Pour le reste, j'ai l'impression d'être passée à travers sans vraiment accrocher. Au milieu de ce labyrinthe de réflexions, je me suis noyée...

Dommage!

* Amour, amour - Théâtre Blocry, LLN

Alors ce spectacle-ci, par contre, je vous le recommande très chaleureusement!
Il ne vous reste que quelques jours, car il se joue seulement jusqu'au 4 décembre au Blocry à Louvain-la-Neuve. Donc, pour plus d'infos, utilisez ce lien.

"Amour, Amour", c'est un spectacle très frais, très humain, très mignon, très attendrissant, bref, un spectacle qui fait du bien à l'âme.
4 enfants (interprétés avec un grand grand talent, une justesse extraordinaire et une vraie crédibilité par 4 comédiens formidables: Catherine Decrolier, Hervé Guerrisi, Cachou Kirsch et Pierre Poucet):
- Tino, dont le papa est au chômage parce qu'il n'y a plus assez de morts à enterrer, dont la maman a pris un faux-mari, et qui aime tant sa petite soeur... mais juste elle, autrement il veut buter tout le monde avec son super rayon de la mort, et faire un casse au Prix Magique, et faire une association pour les pauvres, et... Mélange de violence, de force et de failles...
- Paula, la fille du marchand de ferrailles, qui vit dans un wagon, n'a pas de baignoire, alors elle sent mauvais. Et qui a perdu sa petite soeur. Fière, farouche, fragile, solitaire...
- Hughes, le gosse de riches (mais pas si riches que ça parce que ce que gagnent ses parents, c'est pas pour eux, c'est pour le ministre des finances!!), mère avocate, père médecin, qui a une maladie qui l'empêche de manger des desserts et lui fait avoir des syncopes (mais il ne meurt pas à chaque fois)... Qui est amoureux de Madame aussi... Et qui fait des expériences avec Socrate, son hamster :"Quand on regarde une personne qu'on aime, ça donne du goût à la carotte". Différent, un peu coincé, seul
- Lily, enfin, est la fille de la coiffeuse, miss La Redoute car elle y achète ses très nombreuses tenues. Elle rêve d'avoir un mari riche, comme ça elle pourra se faire opérer pour faire disparaitre ses grosses cuisses et son gros derrière. Complexée, à fleur de peau... seule.

Une journée d'école. Une journée ordinaire ou presque, veille de congé, 31 octobre. Demain c'est la Toussaint.
La vie, tout simplement, vue à travers les yeux de 4 gosses de 9 ans un peu paumés. La cruauté des cours de récré. Les leçons de Madame aussi (en voix off, Cécile Van Snick, qui signe aussi la superbe mise en scène de ce spectacle). La vie, l'amour, la mort. "Ce serait facile d'aimer, s'il n'y avait pas les autres".
Les disputes, les amitiés qui se nouent ("Faudrait pouvoir faire un mariage pour devenir frère et soeur"), le chantage, l'amour peut-être, découvert tout doucement en bout d'enfance...
L'avenir, l'enthousiasme, les colères, les secrets...
L'argent, les vêtements, le regard des autres...
Les rêves, les jeux, les vérités qui font mal, l'imaginaire, une plume...
La vie, tout simplement.

A voir vraiment, car tout est réussi: le texte (de Jacques Henrard) est juste, amusant par ce regard enfantin qui plonge dans les souvenirs et qu'on devrait parfois garder, plus profond qu'il n'y parait; la mise en scène qui donne une vie intense à tous ces moments; les comédiens qui se fondent dans ces personnages avec brio!

Bon mois de novembre théâtral à vous!

Mary

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  • Vision subjective mais passionnée de ce qui se joue dans le plat pays qui est le nôtre. Critiques, coups de coeur (souvent) et de gueule (rarement) de Mary (grande "hanteuse" de salles de théâtre) et Peter (assidu des salles obscures) Commentaires welcom
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